Depuis la fin septembre, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) a lancé une vaste campagne d’information par courriel auprès des loueurs de meublés de courte durée, afin de les sensibiliser aux conséquences de la loi Le Meur du 19 novembre 2024. Cette réforme, applicable aux revenus 2025, bouleverse les conditions d’accès au régime micro-BIC, poussant de nombreux bailleurs vers le régime réel.
Concrètement, les seuils du micro-BIC ont été drastiquement abaissés : 15.000 € de recettes pour les meublés de tourisme non classés (contre 77.700 € auparavant), avec un abattement fiscal de 30 % ; 77.700 € pour les meublés classés ou chambres d’hôtes (contre 188.700 €), avec un abattement de 50 %.
Au-delà de ces seuils sur deux années consécutives, les bailleurs basculeront automatiquement au régime réel, qui impose une tenue de comptabilité, la déclaration de résultats sur la liasse 2031 et le suivi des charges et amortissements.
Selon Baptiste Bochart, juriste chez JD2M, cette initiative vise à éviter des « désagréments déclaratifs » au printemps 2026. Mais elle arrive tardivement : les loueurs doivent dès à présent rassembler justificatifs et factures ou se faire accompagner d’un expert pour éviter erreurs et redressements.
Paradoxalement, ce changement peut aussi se révéler avantageux fiscalement, puisque le régime réel permet de déduire de nombreuses charges (intérêts d’emprunt, frais d’agence, ménage, taxes ou amortissement) et de réduire fortement l’imposition.


